Page:Verne - Mirifiques aventures de Maître Antifer, Partie II, 1894.djvu/111

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

« Quel plaisir, pensait Gildas Trégomain, de visiter cette noble ville d’Algerre, de s’y donner quelques jours de répit, après ce diabolique itinéraire depuis Mascate, et avant d’être bourlingué de nouveau jusqu’à l’îlot numéro deux !… J’ai entendu parler du restaurant Moïse, à la pointe Pescade ! Pourquoi n’irions-nous pas demain faire un bon dîner chez ce Moïse ?… »

En ce moment, un heurt violent retentit à la porte de la chambre, comme dix heures venaient de sonner.

« Est-ce toi, Juhel ?… demanda Gildas Trégomain.

— Non… c’est moi, Antifer.

— Je vais t’ouvrir, mon ami.

— Inutile… Habille-toi, et boucle ta valise.

— Ma valise ?…

— Nous partons dans quarante minutes !

— Dans quarante minutes ?…

— Et ne te mets pas en retard… car les paquebots n’ont pas l’habitude d’attendre ! Je vais prévenir Juhel. »

Abasourdi du coup, le gabarier se demandait s’il ne rêvait pas… Non ! Il entendit l’appel frappé à la porte de Juhel, et la voix de son