Page:Verne - Mirifiques aventures de Maître Antifer, Partie II, 1894.djvu/123

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Il n’y a pas lieu de raconter en détail cette traversée du Catalan. Le paquebot fut favorisé. Il trouva des vents de terre sur ces parages et put suivre le littoral à faible distance. La mer n’était soulevée que par la houle venue du large sans lames déferlantes. Il fallait vraiment être le plus susceptible des Omars pour être malade par si beau temps.

Toute la côte resta en vue, les hauteurs de Mékinez, de Mogador, le mont Thésat, qui domine cette région à une altitude de mille mètres, Tarudant, et le promontoire Dschuby où se ferme la frontière marocaine.

Gildas Trégomain n’eut point la satisfaction d’apercevoir les îles Canaries, car le Catalan passa à une cinquantaine de milles de Fuerteventura, la plus rapprochée du groupe ; mais il put saluer le cap Bojador, avant de franchir le tropique du Cancer.

Le cap Blanc fut relevé dans l’après-midi du 2 mai ; puis on entrevit Portendik le matin suivant, dès les premières lueurs de l’aube, et enfin les rivages du Sénégal se développèrent aux regards des voyageurs.

Ainsi qu’il a été dit, tous ses passagers étant à destination de Dakar, le Catalan n’eut point