Page:Verne - Mirifiques aventures de Maître Antifer, Partie II, 1894.djvu/138

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

France, de cette Bretagne où se désolait Énogate. Il lui avait écrit de Dakar dès son arrivée, il lui avait écrit la veille de son départ, et la pauvre fille ne tarderait pas à apprendre que son fiancé s’en allait encore plus loin d’elle… Et c’est à peine s’il pouvait assigner une date probable à son retour !

Tout d’abord, Saouk avait cherché à savoir si le Cintra devait débarquer des passagers à Loango. Parmi ces aventuriers, dont la conscience est réfractaire aux scrupules et aux remords, qui vont chercher fortune en ces régions reculées, peut-être en trouverait-il qui, connaissant le pays, seraient susceptibles de devenir ses complices ? Son Excellence fut déçue de ce chef. Ce serait donc à Loango qu’il aurait à faire son choix de coquins. Par malheur, il ne parlait pas la langue portugaise que Ben-Omar ignorait également. Circonstance assez embarrassante, lorsqu’il s’agit de traiter des affaires délicates, pour lesquelles il est indispensable de s’exprimer avec une parfaite netteté. Du reste, maître Antifer, Zambuco, Gildas Trégomain et Juhel en étaient réduits à causer entre eux, personne à bord ne sachant le français.