Page:Verne - Mirifiques aventures de Maître Antifer, Partie II, 1894.djvu/164

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sible aux longues ondulations de la houle, qui venaient mourir en un léger ressac sur les grèves.

Pour sa part, le gabarier n’eût jamais imaginé qu’une navigation maritime pût aussi paisiblement s’accomplir.

« On se croirait à bord de la Charmante-Amélie, entre les rives de la Rance, dit-il à son jeune ami.

— Oui, objecta Juhel, avec cette différence qu’il n’y avait pas sur la Charmante-Amélie un capitaine comme ce Barroso et un passager comme ce Nazim, dont l’intimité avec le Portugais me paraît de plus en plus suspecte.

— Eh ! que veux-tu qu’ils méditent et préméditent, mon garçon ? répondit Gildas Trégomain. Ce serait un peu tard, car nous devons être bien près du but ! »

En effet, au soleil levant, le 27 mai, après avoir doublé le cap Banda, le boutre ne se trouvait pas à vingt milles de Ma-Yumba. C’est ce que Juhel apprit par l’intermédiaire de Ben-Omar, qui l’apprit lui-même de Saouk, lequel, sur sa demande, avait interrogé Barroso…

On arriverait donc le soir même à ce petit port de l’État de Loango. Déjà, la côte s’échan-