Page:Verne - Mirifiques aventures de Maître Antifer, Partie II, 1894.djvu/165

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crait derrière la pointe Matooti, dessinant une large baie au fond de laquelle se cache la bourgade. Si l’îlot numéro deux existait, s’il occupait la place indiquée par la dernière notice, c’était dans cette baie qu’il fallait en chercher le gisement.

Aussi maître Antifer et Zambuco appliquaient-ils incessamment les yeux à l’oculaire de leur longue-vue, dont ils avaient frotté et refrotté l’objectif…

Par malheur, le vent était léger, la brise presque mourante. Le boutre ne marchait pas vite, — à peine deux nœuds en moyenne.

Vers une heure, la pointe Matooti fut doublée. Un cri de joie retentit à bord. Les deux futurs beaux-frères venaient d’apercevoir simultanément une série d’îlots au fond de la baie. À coup sûr, celui qu’ils cherchaient était l’un de cette série… Lequel ?… C’est ce que l’on établirait le lendemain par l’observation du soleil.

À cinq ou six milles à l’est, Ma-Yumba apparaissait sur sa flèche de sable, entre la mer et le marigot de Banya, avec ses factoreries, ses maisonnettes toutes lumineuses entre les arbres. Devant les grèves se mouvaient