Page:Verne - Mirifiques aventures de Maître Antifer, Partie II, 1894.djvu/172

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Quant à se sécher, ce fut facile, et les vêtements, après avoir été exposés au soleil pendant une demi-heure, purent être repris en état de siccité parfaite.

Il y eut cependant une assez désagréable nuit à passer sous le couvert des arbres, chacun s’abandonnant à ses réflexions particulières. Que l’on fût arrivé aux parages où gisait l’îlot numéro deux, le dernier document l’indiquait avec trop de précision pour qu’il y eût doute à cet égard. Mais ce point mathématique où se croisait le parallèle 3° 17’ sud, et le méridien 7° 23’ est l’un noté sur la notice de l’îlot du golfe d’Oman, l’autre conservé dans le coffre du banquier tunisien, comment le déterminer, maintenant que Juhel, privé de sextant et chronomètre, ne pouvait plus prendre hauteur ?

Aussi chacun de ces personnages, suivant son caractère ou ses aspirations, se disait-il :

Zambuco :

« C’est échouer au port ! »

Maître Antifer :

« Je ne m’en irai pas sans avoir fouillé tous les îlots de la baie Ma-Yumba, dussé-je y consacrer dix ans de ma vie ! »