Page:Verne - Mirifiques aventures de Maître Antifer, Partie II, 1894.djvu/177

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mouillé à l’intérieur. Aussi, dès les premières lueurs de l’aube, un foyer de bois sec pétilla-t-il sous les arbres du campement.

Les naufragés s’étaient réunis autour de ce foyer. Maître Antifer et Zambuco ne décoléraient plus. Sans doute, la colère est nourrissante, puisqu’ils refusèrent de prendre leur part de ce déjeuner rudimentaire, auquel on avait joint quelques poignées de ces noisettes dont les Guinéens sont très friands.

Mais les chimpanzés s’en régalent aussi, et très probablement, ils ne voyaient pas d’un bon œil ces envahisseurs de leur îlot, ces étrangers qui puisaient à même leurs réserves. Bientôt, les uns gambadant, les autres immobiles, tous s’abandonnant à forces grimaces, eurent formé un cercle autour de maître Antifer et de ses compagnons.

« Il faut prendre garde ! fit observer Juhel à son oncle. Ces singes sont de vigoureux gaillards, dix fois plus nombreux que nous, et nous sommes sans armes… »

Le Malouin se souciait bien de ces singes, vraiment !

« Tu as raison, mon garçon, dit le gabarier. Voilà des messieurs qui ne me paraissent pas