Page:Verne - Mirifiques aventures de Maître Antifer, Partie II, 1894.djvu/184

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contrariétés, de fatigues, de périls, pourquoi le Dieu de la fortune ne se serait-il pas montré favorable à ses opiniâtres adorateurs ?

Juhel ne risqua aucune objection et le mieux, en somme, était de ne point perdre de temps. Il fallait opérer la reconnaissance de l’îlot avant que la chaloupe de pêche l’eût accosté. Lorsqu’elle serait près des roches, il était à craindre que l’équipage du boutre ne voulût embarquer aussitôt, ayant hâte de se refaire substantiellement dans une des factoreries de Ma-Yumba. Comment obliger ces hommes à subir un retard dont on ne leur dirait pas la cause ? Quant à leur faire connaître l’existence du trésor, jamais, puisque c’eût été livrer le secret de Kamylk-Pacha !

Rien de plus juste, mais, au moment où maître Antifer et Zambuco, accompagnés de Juhel et de Gildas Trégomain, du notaire et de Nazim, se disposeraient à quitter le campement, Barroso et ses gens n’en éprouveraient-ils pas quelque étonnement, et ne seraient-ils pas tentés de les suivre ?…

C’était une difficulté très sérieuse. En cas que le trésor fût découvert, quelle serait l’attitude de cet équipage s’il assistait à cette