Page:Verne - Mirifiques aventures de Maître Antifer, Partie II, 1894.djvu/196

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— Non, monsieur Trégomain, éloignons-nous, et nous serons en sûreté, puisque ces singes ne veulent pas aller plus loin ! »

C’était le meilleur parti à prendre. Une cinquantaine de pas plus loin, tous furent hors de portée des pierres.

Il était alors dix heures et demi. On voit quel temps avait nécessité cette marche de deux milles le long du littoral. Au nord, les pointes s’avançaient en mer de cent cinquante à deux cents mètres. Ce fut la plus longue dans la direction du nord-ouest que maître Antifer et Zambuco résolurent de visiter en premier lieu.

Rien d’aride comme cet entassement de roches, les unes solidement enchâssées par leur base dans un sol sablonneux, les autres éparses et roulées par les grands coups de mer pendant la mauvaise saison. Aucune trace de végétation, du reste, pas même de ces lichens qui veloutent les blocs humides. Nulle grappe de ces varechs si abondants sur les rivages des zones tempérées. Aussi, rien à craindre en ce qui concernait le monogramme de Kamylk-Pacha. Gravé trente et un ans avant sur un des rochers de cette pointe, on le retrouverait certainement intact.