Page:Verne - Mirifiques aventures de Maître Antifer, Partie II, 1894.djvu/198

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mièrement, il faut que le trésor ait été enfoui sur cet îlot, et non sur un des autres îlots de la baie. Deuxièmement, il faut que ce soit sur cette pointe. Troisièmement, il faut que nous découvrions, au milieu de cet amas de roches, celle qui porte le double K… Mais enfin, si toutes ces circonstances se rencontrent, si ce n’est pas quelque mystification de cet abominable pacha, si je mets la main sur le monogramme, est-ce qu’il ne serait pas raisonnable de n’en rien dire ?… Mon oncle renoncerait à cette déplorable idée de nous marier, moi, avec quelque duchesse, elle, ma chère Énogate, avec quelque duc en disponibilité !… Eh bien, non ! mon oncle ne se relèverait pas d’un coup pareil… Il perdrait la raison… J’aurais sur la conscience une mauvaise action… Il faut aller jusqu’au bout ! »

Et tandis que Juhel se livrait à ces réflexions, le gabarier, assis sur un quartier de roche, les bras ballants, les jambes pendantes, les joues ruisselantes, soufflait comme un phoque qui reparaît à la suite d’une immersion prolongée…

Cependant les investigations se poursuivaient sans donner aucun résultat. Maître An-