Page:Verne - Mirifiques aventures de Maître Antifer, Partie II, 1894.djvu/213

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comme une éruption malsaine, si vous êtes parmi celles qu’on appelle les heureuses du jour, moi, je dis que vous en êtes les malheureuses, et j’ajoute que votre maladie doit être traitée par les moyens les plus énergiques, fût-ce le fer ou le feu ! »

On sentit un frémissement à travers l’assistance, comme si le bistouri du chirurgien eût fouillé ces plaies mises à nu par l’orateur.

Mais, ce qu’il y avait d’original dans le traitement qu’il prétendait appliquer à tous les pauvres gens affligés du météorisme des richesses, c’est qu’il leur ordonnait de s’en débarrasser matériellement, — en d’autres termes, de les détruire. Il ne disait point : Distribuez votre fortune aux misérables ! Dépossédez-vous au profit de ceux qui ne possèdent point ! Non ! ce qu’il prêchait, c’était l’anéantissement de cet or, de ces diamants, de ces titres de propriétés, de ces actions industrielles ou commerciales, c’était leur complète disparition, dût-on les brûler ou les jeter à la mer.

Pour s’expliquer l’intransigeance de ces doctrines, il convient de connaître à quelle