Page:Verne - Mirifiques aventures de Maître Antifer, Partie II, 1894.djvu/221

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habitudes, fut malade vingt-quatre heures sur vingt-quatre, et s’il débarqua à l’état de colis inconscient au quai de la Joliette.

Juhel avait préparé une longue lettre à l’adresse d’Énogate. Il lui faisait le récit de tout ce qui s’était passé au Loango. Il lui disait en quelle nouvelle campagne allait les engager l’entêtement de leur oncle, et qui savait où les caprices du pacha menaçait de les envoyer dans l’avenir ? Il ajoutait qu’à son avis, maître Antifer était dans une disposition d’esprit à courir le monde comme un second Juif errant, et que cela ne cesserait que le jour où il serait devenu fou à lier, — ce qui arriverait bien sûr, tant son excitation cérébrale, accrue par les dernières déconvenues, prenait des proportions alarmantes…

Tout cela était bien triste… Et leur mariage indéfiniment reculé… et leur bonheur… et leur amour…, etc.

Juhel eut tout juste le temps de mettre à la poste cette lettre désolée. On se jeta dans le rapide de Marseille à Paris, puis dans l’express de Paris à Calais, puis dans le bateau de Calais à Douvres, puis dans le train de Douvres à Londres, puis dans l’éclair de