Page:Verne - Mirifiques aventures de Maître Antifer, Partie II, 1894.djvu/234

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

point été prié de se joindre à eux, sa présence étant inutile dans cette première entrevue. Par conséquent, à son extrême dépit, Saouk n’était pas de la visite. Et si le clergyman livrait le secret de la latitude, il ne serait pas là pour en prendre connaissance, — ce qui le mettrait dans l’impossibilité de devancer le Malouin à la recherche de l’îlot numéro trois.

Quant au gabarier, il était resté à Gibb’s Royal Hotel, et, en attendant le retour des visiteurs, s’amusait à contempler les merveilles de Prince’s Street et les prétentieuses élégances du monument de Walter Scott. En ce qui concerne Juhel, il n’avait pu se dispenser de suivre son oncle, tout au moins comme interprète. D’ailleurs, on imagine quelle hâte il éprouvait de savoir enfin où gisait ce nouvel îlot, et si la fantaisie de Kamylk-Pacha n’allait pas les envoyer se promener dans les mers du Nouveau Continent.

Ce qu’il convient de noter ici, c’est qu’en se voyant évincé, Saouk était entré dans une violente colère, et, comme d’habitude, sa fureur retomba sur Ben-Omar. À quel assaut de paroles malsonnantes, de menaces épouvan-