Page:Verne - Mirifiques aventures de Maître Antifer, Partie II, 1894.djvu/235

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tables, l’infortuné notaire fut soumis après le départ des colégataires !

« Oui ! c’est de ta faute, s’écriait Saouk, en bouleversant les meubles de la chambre, et l’envie me prend de te faire payer cette maladresse à coups de rotin !

— Excellence, j’ai fait ce que j’ai pu…

— Non, tu ne l’as pas fait ! Il fallait t’imposer à ce méchant matelot, lui déclarer que ta présence était nécessaire, obligatoire, et, au moins, tu aurais été là… tu aurais appris et tu m’aurais appris ce qui intéresse le nouvel îlot… et peut-être m’eût-il été possible de l’atteindre avant les autres !… Que Mahomet t’étrangle ! Mes projets manqués une première fois à Mascate, une seconde fois à Ma-Yumba, et dire qu’ils vont l’être une troisième !… Et cela, parce que tu restes planté là sur ta patte, comme un vieil ibis empaillé…

— Je vous prie, Excellence…

— Et moi, je te jure que, si j’échoue, c’est sur ta peau que je me paierai de toutes ces déconvenues ! »

La scène se continua de cette sorte, et elle devint si violente que le gabarier en surprit les éclats. Il alla même jusqu’à la porte de