Page:Verne - Mirifiques aventures de Maître Antifer, Partie II, 1894.djvu/239

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

livres entre lesquels apparaissait la Bible traditionnelle, ornée d’une reliure usée aux angles, et aussi divers papiers, plumes, écritoire. De rideaux, nulle part. Des murs nus, blanchis à la chaux. Sur la table de nuit, une lampe à coulisse, son abat-jour très abaissé. C’était à la fois une chambre à coucher et un cabinet de travail, réduits au strict nécessaire. Le clergyman prenait ses repas au dehors dans une restauration du voisinage, et soyez sûr que ce ne devait pas être quelque cabaret à la mode.

Le révérend Tyrcomel, tout de noir habillé, étroitement serré sous les plis de sa longue lévite, dont le col laissait voir le liseré blanc de sa cravate, ôta son chapeau à l’entrée des étrangers, et, s’il ne leur offrit pas de s’asseoir, c’est qu’il ne pouvait mettre qu’un seul escabeau à leur disposition.

En vérité, si jamais millions devaient arriver à propos, n’était-ce pas dans cette cellule de cénobite, où l’on n’eût pas récolté trente shillings vaillants ?…

Maître Antifer et le banquier Zambuco se regardèrent. Comment allaient-ils commencer le feu ? Du moment que leur colégataire