Page:Verne - Mirifiques aventures de Maître Antifer, Partie II, 1894.djvu/240

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parlait le français, l’intervention de Juhel n’était plus nécessaire, et le jeune capitaine n’allait être qu’un simple spectateur. Il préférait cette situation, et ce ne fut pas sans un certain sentiment de curiosité qu’il se promit d’assister à cette bataille. Quel serait le vainqueur ?… Peut-être n’eût-il pas parié pour son oncle Antifer ?

Au début, celui-ci se sentit plus embarrassé qu’il ne l’aurait imaginé. Après ce qu’il savait de l’intransigeant clergyman, de ses opinions sur les biens de ce monde, il jugea à propos de procéder avec adresse, de prendre certains ménagements, de tâter le terrain, d’amener tout doucement le révérend Tyrcomel à communiquer cette lettre de Kamylk-Pacha qui devait être en sa possession, laquelle lettre renfermait, à n’en plus douter, les chiffres de la nouvelle et, — espérons-le — dernière latitude.

C’était l’avis de Zambuco, qui n’avait cessé de chapitrer son futur beau-frère à ce sujet. Mais l’impétueux Malouin serait-il capable de se contenir, et, dans l’état mental où il se trouvait, n’allait-il pas s’emporter à la moindre résistance et briser les vitres ?