Page:Verne - Mirifiques aventures de Maître Antifer, Partie II, 1894.djvu/243

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— En effet, monsieur Tyrcomel, il s’agit de millions, et lorsque vous aurez touché votre part, libre à vous de la détruire comme vous l’entendrez… Mais, en ce qui nous concerne, c’est autre chose… »

Allons ! voilà maître Antifer faisant fausse route. Juhel et Zambuco le comprirent bien, au changement qui s’opéra dans la physionomie du clergyman. Son front se rida, ses yeux se détournèrent à demi, ses bras qu’il avait largement ouverts, se refermèrent sur sa poitrine, comme se referme la porte d’un coffre-fort.

« De quoi donc s’agit-il, messieurs ?… demanda-t-il en reculant d’un pas.

— De quoi il s’agit ?… répondit maître Antifer. Tiens, Juhel, déroule-lui la chose, car je ne serais pas capable de mesurer mes paroles ! »

Et Juhel « déroula » la chose sans réticence. Il raconta tout ce qu’on savait de Kamylk-Pacha, les services rendus par son grand-oncle Thomas Antifer, les obligations contractées envers le banquier Zambuco, la visite à Saint-Malo de l’exécuteur testamentaire Ben-Omar, notaire à Alexandrie, le voyage au golfe