Page:Verne - Mirifiques aventures de Maître Antifer, Partie II, 1894.djvu/25

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

des bourrasques quand elles viennent de l’ouest ou du nord. On comprendra donc qu’il est indispensable de créer un port accessible à tous les bâtiments, même aux bâtiments de guerre, soit en agrandissant celui de Bizerte sur le littoral de la côte septentrionale de la Régence, soit en creusant un canal de dix kilomètres à travers le lac Bahira, après avoir fendu ce lido qui le sépare de la mer.

Il convient d’ajouter que maître Antifer et ses compagnons, une fois à la Goulette, ne seraient pas encore rendus à Tunis. Ils auraient à prendre ce petit chemin de fer de Rubattino, établi par une compagnie italienne, qui contourne le lac Bahira en passant au pied de cette colline de Carthage, sur laquelle se dresse la chapelle de Saint-Louis de France.

Lorsque nos voyageurs eurent franchi le quai, ils trouvèrent une sorte de bourg desservi par une large rue avec hôtel du gouverneur, église catholique, cafés, habitations particulières, en réalité tout ce qu’il y a de plus européen et même de plus moderne. On doit pousser jusqu’aux palais du littoral, que le bey occupe quelquefois, pendant la saison des