Page:Verne - Mirifiques aventures de Maître Antifer, Partie II, 1894.djvu/28

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

nos Malouins espéraient bien n’y point séjourner.

Maître Antifer ne se donna même pas le temps de monter jusqu’à sa chambre.

« Je vous retrouverai ici, dit-il à ses compagnons.

— Va, mon ami, répliqua le gabarier, et enlève ton affaire à l’abordage ! »

C’était précisément l’abordage qui inquiétait l’oncle de Juhel. Il n’avait certes pas l’intention de ruser avec son colégataire, comme Ben-Omar avait rusé avec lui. Honnête homme, et d’une parfaite droiture malgré son originalité, il avait décidé d’agir sans ambages. Il irait droit au banquier, il lui dirait :

« Voilà ce que je vous apporte… Voyons ce que vous avez à m’offrir en échange, et en route ! »

D’ailleurs, à s’en rapporter au document trouvé sur l’îlot, ledit Zambuco devait être prévenu qu’un certain Antifer, Français d’origine, lui apporterait la longitude nécessaire pour établir le gisement d’un îlot qui renfermait un trésor. Le banquier n’aurait donc pas lieu d’être surpris de cette visite.

Une crainte obsédait maître Antifer pour-