Page:Verne - Mirifiques aventures de Maître Antifer, Partie II, 1894.djvu/293

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faire comprendre ?… Est-ce que l’un d’eux sait le norvégien ?… Non, mais Juhel savait l’anglais, et, grâce à cette langue cosmopolite, on a quelques chances d’être compris dans les pays scandinaves.

En effet, la journée ne s’était pas écoulée, que, moyennant un prix certainement excessif, — pourquoi y aurait-on regardé ? — un bateau de pêche, le Kroon, jaugeant une centaine de tonneaux, commandé par le patron Olaf, monté par un équipage de onze hommes, était affrété pour le Spitzberg. Il devait y conduire ses passagers, il les y attendrait pendant leurs recherches, il chargerait les marchandises quelconques qu’il leur conviendrait d’embarquer, et il les ramènerait à Hammerfest.

Heureuse circonstance pour maître Antifer ! Il lui sembla que les atouts revenaient à son jeu. En outre, Juhel s’étant enquis si un étranger avait été vu à Hammerfest quelques jours auparavant, si personne ne s’était embarqué pour le Spitzberg… on avait répondu négativement à ces deux questions. Donc, il ne paraissait pas que Saouk, — oh ! ce misérable Omar ! — eût devancé les cohéritiers de