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Page:Viard - Grandes chroniques de France - Tome 6.djvu/163

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XIII.


Coment li rois leva le duc de Borgoigne dou siege dou chastel de Vergi que il avoit assis.


[1]Endementres que ces choses avindrent, Hues, li dux de Borgoigne[2], assembla son ost et asist un chastel qui est apelez Vergi[3]. Si siet aus derreenes contrées de sa terre. IIII chastiaus fist fermer tot entor, que on apele barbacanes[4]. La raison pourquoi il assist ce chastel estoit tele que il disoit que il apartenoit à sa seigneurie et à son fié[5]. Il jura que par nule paction ne par nule offre que on li feist, il ne se partiroit dou siege, jusques atant que il l’eust par force pris, ou que il li seroit renduz à sa volenté. Quant li sires dou chas-

  1. Rigord, Gesta Philippi Augusti, § 32.
  2. Hugues III, duc de Bourgogne, qui, en septembre 1162, succéda à son père Eudes II sous la tutelle de sa mère Marie de Champagne et mourut à Acre le 25 août 1192 (cf. Ernest Petit, Histoire des ducs de Bourgogne de la race capétienne, t. III, p. 71).
  3. Vergy, Côte-d’Or, arr. de Dijon, cant. de Gevrey-Chambertin, comm. de Reulle-Vergy. Ce serait en 1183 que le duc de Bourgogne, Hugues III, aurait commencé le siège de ce château (André Du Chesne, Histoire généalogique de la maison de Vergy, p. 102, et Ernest Petit, op. cit., t. III, p. 8, note 1).
  4. On a dans le latin : « et quatuor munitiones in circuitu firmaverat ».
  5. Hugues de Vergy, voulant s’affranchir de tout devoir de vassalité, aurait refusé de rendre foi et hommage au duc de Bourgogne (Ernest Petit, op. cit., t. III, p. 5 ; cf. Duchesne, op. cit., p. 102) disant que, comme ses prédécesseurs l’avaient toujours tenu « sans dependance d’aucun supérieur, il refusa courageusement à Hugues III, duc de Bourgogne, de le relever de luy ».