Page:Viaud - Des effluves ou émanations paludéennes.djvu/31

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Les montagnes, qui sont de véritables barrières aux effluves, présentent des gorges qui sont autant d’issues par lesquelles les courants d’air peuvent propager le ferment paludéen. Empédocle préserva de la peste, la Sicile, sa patrie, en faisant boucher des ouvertures de montagnes, qui donnaient accès au souffle empoisonné du vent du Midi.

L’humidité qui renferme les effluves, en traversant une rivière, une assez grande étendue d’eau, se condense, et avec elle les effluves qui viennent se dissoudre et perdre les effets pernicieux qu’ils auraient occasionnés s’ils étaient arrivés sur la rive opposée. En mer, la distance d’un foyer d’effluves placé sur le rivage, égale à celle de quatre ou cinq portées de fusil, a suffi, dans certains cas, pour préserver complètement. C’est ainsi que l’Île d’Oléron, séparée des marais du Brouageais par un bras de mer, craint peu les attaques des miasmes que le vent d’est pousse dans sa direction. Il est douteux que les effluves des marais de la Hollande aient produit des fièvres sur les côtes orientales de l’Angleterre, comme certains auteurs disent l’avoir observé ; il serait probable que des causes plus proches, provenant de sources miasmatiques ignorées jusqu’ici, seraient les seules véritables ; ces observations sont donc à étudier. Combien de fois n’a-t-on pas découvert des marais souterrains, alors qu’on ignorait complètement l’origine des effluves dont les effets décelaient leur présence.

EFFETS DES ÉMANATIONS MARÉCAGEUSES.

La funeste influence que produisent les marais sur la santé de l’homme a été étudiée par de nombreux et savants auteurs en médecine humaine comme en médecine vétéri-