Page:Vidocq - Mémoires - Tome 2.djvu/320

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Il faut vivre où l’on a des ressources. Malheureusement je suis obligé de me cacher ; c’est en me déguisant que j’échappe aux recherches mais il est toujours quelques individus qui me reconnaissent, ceux, par exemple, avec lesquels j’ai vécu dans une certaine intimité. Parmi ces derniers, ne peut-il pas s’en trouver qui, soit dessein de me nuire, soit motif d’intérêt, jugent à propos de me faire arrêter ? Eh bien ! pour leur en ôter l’envie, toutes les fois que je les ai crus capables de me dénoncer, je leur ai dit que j’étais attaché à la police. – Voilà qui est bien, reprit Saint-Germain, je te crois ; et pour te donner une preuve de la confiance que j’ai en toi, je vais te faire connaître ce que nous devons faire ce soir. Au coin de la rue d’Enghien et de la rue d’Hauteville, il demeure un banquier dont la maison donne sur un assez vaste jardin, qui peut favoriser notre expédition et notre fuite. Aujourd’hui le banquier est absent, et la caisse, dans laquelle il y a beaucoup d’or et d’argent, ainsi que des billets de banque, n’est gardée que par deux personnes ; nous sommes déterminés à nous en emparer dès ce soir même. Jusqu’à présent, nous ne sommes que