Page:Vidocq - Mémoires - Tome 2.djvu/369

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— Voilà ce qu’on appelle de très bonnes étrennes, me dit M. Henry, en apercevant le prisonnier. Puis s’adressant aux officiers de paix et de sûreté : – Il serait à désirer, messieurs, que chacun de vous en eût de semblables à offrir à M. le Préfet. Immédiatement après, il me rendit l’ordre de conduire Delzève au dépôt, et me dit avec bonté : – Vidocq, allez vous reposer, je suis content de vous.

L’arrestation de Delzève me valut d’éclatants témoignages de satisfaction ; mais en même temps elle ne fit qu’augmenter la haine que me vouaient les officiers de paix, et leurs agents. Un seul, M. Thibaut, ne cessa de me rendre justice.

Faisant chorus avec les voleurs et les malveillants, tous les employés qui n’étaient pas heureux en police, jetaient feu et flamme contre moi : à les entendre, c’était un scandale, une abomination d’utiliser mon zèle pour purger la société des malfaiteurs qui troublent son repos. J’avais été un voleur célèbre, il n’y avait sorte de crime que je n’eusse commis : tels étaient les bruits qu’ils se plaisaient à accréditer. Peut-être en croyaient-ils une partie ; les voleurs du moins étaient persuadés que j’avais, comme eux, exercé le métier ; en le disant ils étaient de