Page:Vidocq - Mémoires - Tome 4.djvu/353

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fuir notre pays pour nous dérober à la rage des révolutionnaires ; ils en voulaient à notre ° tête et à notre fortune, et bien nous en a pris de déguerpir ; car, sans doute, à Pheure qu’il est, ce serait fait de nous. Enfin, Dieu soit louél nous voici provisoirement en lieu de sûreté, et avec de braves gens. » T I Ceci était le préambule ou l’exorde. Après l’avoir débité avec toute la solennité du malheur, le voyageur faisait une pause dans l’expectative de quelques-unes de ces questions qui marquent le degré d’intérêt que l’interrogateur prend à la situation. L’épreuve était-elle satis- · faisante, il reprenait : « Vous n’ignorez pas un que l’or et l’argent monnoyés ont disparu de la circulation, et que quiconque en a, le cache avec le plus grand soin, dans la crainte d’être arrêté et traité comme aristocrate. Nous pos- I sédions des espèces d’or, pour cinquante mille n francs ; une pareille somme est embarrassante ; >> afin de la soustraire plus facilement aux re-, cherches, nous l’avons fondue nous-mêmes, ’ » et en avons fait des lingots. A cette époque, si nous ne prévoyions pas que nous serions inces· ’ samment contraints de (nous exiler, de telle sorte qu’au moment d’un départ précipité, nous