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CHAPITRE III.

suivis, et pour employer les expressions mêmes de l’auteur, de recherches opiniâtres.

VI.

Cependant les amis de Geoffroy Saint-Hilaire s’alarmaient pour lui : sa santé ne pouvait résister plus longtemps à un tel excès de fatigue intellectuelle. Lui-même le sentait ; mais, cédant à l’entraînement de la découverte, il se refusait à prendre du repos. Son frère, les plus chers de ses collègues, Larrey lui-même, malgré la double autorité de l’amitié et de la médecine, avaient échoué auprès de lui. Mais Fourier vint à son tour, et il eut à peine prononcé quelques mots, que Geoffroy Saint-Hilaire avait quitté sa chère retraite.

Il est vrai que ces mots étaient terribles. Toutes les richesses scientifiques de la Commission allaient tomber aux mains des Anglais. Le général Hutchinson en avait réclamé la remise, et Menou l’avait consentie par l’article 16 de la capitulation du 31 août[1].

Ainsi nos savants et nos artistes n’avaient tra-

  1. L’article 16 est ainsi conçu : « Les membres de l’Institut peuvent emporter avec eux tous les instruments d’arts et de sciences qu’ils ont apportés de France ; mais les monuments arabes, les statues et autres collections qui ont été faites pour la république française, seront considérés comme propriété publique, et seront à la disposition des généraux des armées combinées. »