Page:Vie, travaux et doctrine scientifique d'Étienne Geoffroy Saint-Hilaire.djvu/155

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
145
UNITÉ DE COMPOSITION.

un type primitif[1], on voit que l’idée de l’Unité de composition s’était, avant 1795, présentée, à huit reprises différentes, aux esprits les plus éminents de la science et de la philosophie. Et même, si l’on devait tenir compte de quelques paroles vagues de Saint-Augustin[2] et de Paracelse, on pourrait presque dire que cette grande idée ne s’est jamais effacée de la tradition du genre humain.

  1. Dans nos Essais de zoologie générale, nous avons cité ou analysé les passages de tous les auteurs déjà mentionnés, qui ont émis, à diverses époques de la science, des vues sur l’Unité de composition ou l’unité de plan (p. 68 à 84, et pour Gœthe, p. 153 à 174). C’est, au contraire, pour la première fois que nous plaçons Pinel au nombre des illustres précurseurs de Geoffroy Saint-Hilaire. Dans une première rédaction de son Mémoire sur la tête de l’Éléphant, dont nous possédons le manuscrit autographe, Pinel dit : « Quand on a soigneusement passé par divers intermédiaires, en s’élevant de la tête des Quadrupèdes et en partant de celle de l’Homme, il s’agit toujours d’y reconnaître le type primitif, de voir comment les os qui se correspondent, offrent des variétés plus ou moins subordonnées. »

    Dans le mémoire imprimé (Journal de physique, t. XLIII, p. 47), cette phrase remarquable a été supprimée, ou, du moins, tellement modifiée qu’elle n’a plus rien de significatif. L’auteur a plus loin reproduit, avec plus de netteté, son idée sur le type primitif dans une note, p. 52.

  2. Saint-Augustin a dit : Natura appetit unitatem ; mais cette parole célèbre du grand docteur d’Hippone est trop vague pour qu’on puisse l’interpréter avec probabilité dans le sens de l’Unité de composition.