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VOYAGE EN PORTUGAL.

Ordre fut donné aux conservateurs des musées et bibliothèques de l’État et des couvents[1], de communiquer à Geoffroy Saint-Hilaire toutes leurs richesses scientifiques et littéraires, et de déférer à toutes ses demandes. L’ordre était absolu et sans réserves : le duc d’Abrantès n’avait pas besoin d’autres garanties que celles qu’il trouvait dans le caractère de Geoffroy Saint-Hilaire.

Mais les Portugais ne le connaissaient pas comme le duc d’Abrantès. Ce fut d’abord une alarme générale dans les établissements qui se voyaient menacés de la visite du Commissaire impérial. Tous ces trésors, accumulés depuis plusieurs générations, allaient être, comme de riches dépouilles opimes, transportés en France !

On fut bientôt rassuré.

Geoffroy Saint-Hilaire commença par déclarer qu’il ne se présenterait que comme simple visiteur, et pour ses propres études, dans les établissements d’instruction publique. Les musées, bibliothèques et dépôts des couvents et des palais royaux, ajoutait-il, seront seuls visités ; et là, il fera des échanges ; il recevra des dons ; il obtiendra par la conciliation, jamais par la violence.

Le couvent de Notre-Dame de Jésus eut l’un

  1. Et même aussi, ce sont les termes de l’ordre, des particuliers émigrés : droit rigoureux, dont Geoffroy Saint-Hilaire n’usa que fort rarement.