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VOYAGE EN PORTUGAL.

livres désignés par eux-mêmes, comme peu utiles à leur bibliothèque.

La conduite du Commissaire impérial envers eux, leur inspira une reconnaissance qu’ils eurent la pensée de témoigner par un présent. « C’est dommage, dit Geoffroy Saint-Hilaire ; j’avais envie d’aller faire mes adieux à ces bons religieux ! »

Les directeurs des Cabinets d’histoire naturelle d’Ajuda n’eurent pas moins à se louer de lui. Dans ces riches dépôts, appartenant au roi, il fit une ample moisson, et pourtant, il ne les quitta pas

    relégués et comme oubliés. On jugera de l’intérêt, de l’importance historique de ces manuscrits par les premières lignes d’un rapport fait en 1845 à M. le Ministre de l’Instruction publique, par M. Théodore Pavie :

    « Je me suis empressé d’examiner attentivement les manuscrits…, et j’ai acquis la certitude qu’ils renferment une quantité considérable de pièces du plus haut prix et de la plus rare valeur. C’est avec un véritable éblouissement que j’ai vu passer sous mes yeux des lettres de tous les souverains qui ont gouverné le Portugal depuis 1557 jusqu’en 1715, dom Sébastien, le cardinal-roi Henri, Philippe II d’Espagne… ; de Louis XIV et du Dauphin, de Charles II d’Angleterre, de Victor-Amédée de Savoie, des ducs de Parme Al. et Oct. Farnèse ; des brefs des papes Clément VII, Paul III, Innocent XII… » En tout, dit le rapporteur, cinq mille pièces originales.

    Selon le vœu de la famille de Geoffroy Saint-Hilaire, et par ordre de M. le Ministre de l’Instruction publique, cette précieuse collection fait aujourd’hui partie de la Bibliothèque royale.