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CHAPITRE VI.

sans avoir mérité l’estime et la reconnaissance des naturalistes portugais. Les collections, lorsqu’il vint en Portugal, n’étaient qu’un amas d’objets non déterminés, offerts en spectacle à la curiosité publique bien plutôt qu’aux études et aux recherches des savants. Lorsqu’il quitta Lisbonne, emportant plusieurs caisses d’échantillons minéralogiques, de plantes, d’animaux brésiliens, le Musée, débarrassé d’un grand nombre de doubles inutiles, bien plutôt qu’appauvri, avait pris un aspect tout nouveau : une partie des espèces était déjà scientifiquement déterminée ; l’ordre méthodique avait été introduit ; et la précieuse série de minéraux, apportée de Paris par Geoffroy Saint-Hilaire, avait remplacé les objets choisis par lui.

Ainsi se réalisa le plan qu’il s’était tracé à son départ : il enrichit à la fois la France par le Portugal et le Portugal par la France, et mérita doublement de la science.

IV.

D’autres actes non moins honorables, et qui furent toujours au nombre de ses plus doux souvenirs, se rapportent à cette époque de la vie de Geoffroy Saint-Hilaire. Investi d’un titre qui lui donnait le rang de général, accueilli avec amitié par le gouverneur et la plupart des chefs militaires, il usa du seul pouvoir qu’il ait jamais aimé, celui de faire le bien. Que de fois il eut le bonheur de