modifications, même en ne comparant que des espèces voisines, sont innombrables.
Reste la position relative, la dépendance mutuelle, en un mot, la connexion des organes entre eux. Geoffroy Saint-Hilaire démontre sa fixité, et dans la Philosophie anatomique, comme dans ses Mémoires de 1806, il arrive à cette conclusion : Un organe est plutôt anéanti que transposé. Le Principe des connexions sera donc, comme il de dit lui-même, sa boussole[1] ; et c’est, guidé par lui, qu’il pourra, à travers toutes les métamorphoses que subit chaque organe dans la série animale, le suivre, le reconnaître sans hésitation, et le montrer, au fond, identique à lui-même sous les apparences les plus diverses.
Le Principe des connexions établi, un autre progrès en découlait nécessairement : la considération des organes rudimentaires. Quelle place leur étude tenait-elle jusqu’alors dans la science ? L’anatomie comparée, jusqu’alors essentiellement physiologique, pouvait-elle attacher quelque intérêt à des organes qui ne remplissent aucune fonction dans l’économie ? On les négligeait donc : c’est tout au plus si l’on daignait les mentionner, et même les conserver dans les musées[2]. Geoffroy Saint-Hilaire les restitua à la science. D’une part, il sentait le