Page:Vie, travaux et doctrine scientifique d'Étienne Geoffroy Saint-Hilaire.djvu/246

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
236
CHAPITRE VIII.

en quelque sorte devinée par le simple bon sens public ? Le nom d’ouïes n’est-il pas donné de temps immémorial aux cavités respiratoires des Poissons ?

Geoffroy Saint-Hilaire n’est arrivé à sa détermination de l’opercule, qu’en faisant abstraction, selon le principe fondamental de sa nouvelle méthode, de la fonction des parties qu’il avait à comparer. Et cependant, la physiologie devait venir, quelques années plus tard, confirmer cette analogie, déduite des seuls caractères de la connexion. Quel est le nerf de l’appareil operculaire, le nerf qui se distribue à ses muscles et par conséquent préside aux mouvements respiratoires ? Le facial, porté ici, comme l’appareil auquel il se distribue, à son maximum de développement. Si la détermination de l’opercule est exacte, ce nerf doit, pour que les connexions soient conservées, pénétrant dans le conduit auditif interne, aller chercher, chez l’Homme et les animaux supérieurs, les osselets de l’oreille et leurs muscles. C’est ce qui a lieu en effet ; mais à cette similitude, théoriquement nécessaire, une autre des plus remarquables est venue s’ajouter : chez les Mammifères, chez l’Homme lui-même, le nerf facial, en même temps qu’il remplit d’autres usages, conserve en partie cette même fonction qu’il présente à son maximum de développement chez les Poissons : il reste nerf respirateur. Fait d’un haut intérêt, déduit par Charles Bell d’expériences