Page:Vie, travaux et doctrine scientifique d'Étienne Geoffroy Saint-Hilaire.djvu/248

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
238
CHAPITRE VIII.

Elle la fit en 1821, ou, pour mieux dire, elle confirma et établit, en fait, un résultat qui était, depuis quinze ans, dans la pensée de Geoffroy Saint-Hilaire. Dès l’année même où il avait eu l’heureuse idée d’étendre ses comparaisons au fœtus ; dès 1806, il avait trouvé chez la Baleine franche, à l’état fœtal, des germes de dents, placés dans une gouttière dont les maxillaires inférieurs sont alors longitudinalement creusés. Faire la découverte d’un système dentaire chez le fœtus de la Baleine, et le prévoir chez le fœtus de l’Oiseau, ce fut presque pour l’auteur une seule et même chose. Mais comment vérifier cette prévision ?

Geoffroy Saint-Hilaire avait rapporté d’Égypte une Autruche, morte au sortir de l’œuf : il l’observe ; il en examine les mandibules inférieures ; il y retrouve les mêmes gouttières que chez le fœtus de la Baleine ; mais, dans ces gouttières, point de dents.

N’en avait-il jamais existé ? Il fallait évidemment recourir à l’observation d’Oiseaux d’un autre âge ou d’une autre espèce. Plusieurs tentatives restèrent de même sans succès. Mais, en 1821, une Perruche à collier s’étant reproduite à Paris, deux œufs, parvenus au terme de l’incubation, furent remis à Geoffroy Saint-Hilaire, et les fœtus qu’ils contenaient, ayant pu être examinés à l’état frais, la découverte, attendue depuis tant d’années, fut enfin acquise à la science. Chacune des mandibules