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ANATOMIE PHILOSOPHIQUE.

portait une rangée très-régulière de tubercules de forme variable, mais tous très-simples, non enchâssés dans les maxillaires. Ces tubercules recouvraient des bulbes ou noyaux pulpeux, parfaitement analogues aux noyaux sur lesquels se forment les dents, et dans lesquels des vaisseaux et nerfs, disposés en une sorte de cordon, pénétraient à travers l’os. Les tubercules ou dents étaient, chose singulière, en nombre impair à l’une et à l’autre mâchoire, dix-sept à la supérieure, treize à l’inférieure ; mais, à celle-ci, il existait outre les noyaux pulpeux des treize dents, une autre série de bulbes sphériques, ayant de même leurs cordons de vaisseaux et de nerfs, et tels que sont les germes dentaires chez l’Homme au troisième mois de la vie intra-utérine.

Le fœtus de l’Oiseau, avant d’avoir un bec corné, a donc des dents, et même, comme les fœtus de Mammifères, il a, pour l’une des mâchoires au moins, un double appareil dentaire. Mais que deviennent ces tubercules, ces noyaux pulpeux, primitivement si apparents ? La matière cornée du bec se forme sur ces noyaux pulpeux, comme sur les noyaux pulpeux des dents des Mammifères se dépose la matière éburnée. Ainsi, dit Cuvier, dans un lucide résumé du travail de son collègue[1], « un

  1. Analyse des travaux de l’Académie des sciences, pendant l’année 1821, p. 37.