Page:Vie, travaux et doctrine scientifique d'Étienne Geoffroy Saint-Hilaire.djvu/341

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
331
CLASSIFICATION ZOOLOGIQUE.

ne saurait exister ; c’est une sorte de pierre philosophale dont la découverte est impossible. Pour mon compte, donnant à l’étude des rapports une attention toute spéciale, et porté par cette même étude à admettre qu’il est pour l’histoire naturelle quelque chose de plus important que des classifications (de plus exact du moins, puisqu’il entre nécessairement de l’arbitraire dans la distribution et l’enchaînement des familles), je m’en suis tenu à ma coopération dans l’essai de 1795, et je ne me suis plus occupé que de travaux monographiques. »

Ainsi, ce qui l’éloigne des travaux de classification, ce n’est pas seulement la moindre importance des résultats auxquels ils peuvent conduire : c’est aussi, c’est surtout le défaut d’exactitude dans ces résultats, l’impossibilité d’en bannir l’arbitraire. Nous retrouvons Geoffroy Saint-Hilaire lorsqu’il s’agit de classer, ce que nous l’avons vu lorsqu’il s’agissait de décrire, cherchant l’exactitude et la rigueur, sans lesquelles la science ne saurait exister. Mais ici, à force de les chercher, il les trouvait : là elles n’existent pas, et on est réduit, au défaut d’une solution exacte, à se contenter d’une solution approximative.

On le fait, dira-t-on, même en mathématiques : comment un naturaliste, si rigoureux qu’il puisse être, n’admettrait-il pas un genre de solution dont