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DERNIÈRES ANNÉES.

ceux qu’ils ne pouvaient plus guider au combat.

Vaine espérance, en effet ! douce et consolante illusion que la pensée, alors même conservée par Geoffroy Saint-Hilaire, de se replacer un jour à la tête des siens ! « Je reprends en 1841 des travaux[1]…, lisons-nous dans un des fragments que nous avons recueillis, et j’espère les publier dans un ouvrage spécial. » Mais le bienfait même de cette illusion lui fut bientôt ravi. Ses forces déclinaient rapidement, et il comprit bientôt qu’il était au terme de ses travaux.

Mais en renonçant à contribuer aux progrès de la science, il ne renonça pas à les suivre. Il se plaisait à assister, non-seulement aux séances de l’Académie, mais aussi aux leçons de quelques-uns de ses collègues au Muséum. Qui n’eût été touché de le voir écouter avec indulgence ceux qui autrefois l’écoutaient avec respect ?

Et au déclin de sa vie, il se montra ce qu’il avait été au début. Il occupait toujours au Muséum et à la Faculté des sciences ces deux chaires que nous l’avons vu n’accepter, en 1793 et en 1808, qu’après une hésitation inspirée par une si exquise délicatesse. Quand il se vit pour jamais éloigné de l’enseignement par sa cécité devenue incurable[2], il

  1. Sur quel sujet ? Nous l’ignorons. La main sans guide de l’auteur a tracé le mot suivant hors du papier.
  2. M. le docteur Sichel, dont il recevait des soins aussi