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CHAPITRE II.

dès l’origine, un établissement d’enseignement botanique ; le fondateur lui-même, Guy de la Brosse, y avait professé en 1640, aidé de Vespasien Robin, sous-démonstrateur. Au Muséum d’histoire naturelle après 1793, comme ils le faisaient dans l’ancien Jardin des plantes, l’un depuis 1770, l’autre depuis 1786, les illustres titulaires des chaires de botanique n’eurent donc qu’à continuer l’œuvre de nombreux devanciers, qui, pour l’un d’eux, était une œuvre et une gloire de famille.

En zoologie, au contraire, Geoffroy Saint-Hilaire était appelé, non pas à suivre, mais à donner l’exemple. Nul, avant 1793, n’avait professé la zoologie au Jardin des plantes ; nul, au Collège de France, où Daubenton, titulaire, il est vrai, d’une chaire d’histoire naturelle fondée pour lui, se bornait aux généralités de la science et à l’étude des minéraux. Ainsi, pour Geoffroy Saint-Hilaire, comme pour son collègue Lamarck, point d’antécédents, point de traditions, point d’auditoire préparé à les entendre. La création même de l’enseignement zoologique en France, telle était l’œuvre qu’il s’agissait d’accomplir ; et, par un merveilleux concours de circonstances, cette œuvre dont la nouveauté eût pu effrayer le zoologiste le plus consommé, c’est un botaniste, c’est un minéralogiste de vingt et un ans, qui venaient d’être appelés à l’entreprendre !