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PREMIÈRES RELATIONS AVEC CUVIER.

nées : sans rompre avec la famille d’Héricy, il demanda seulement à venir passer avec son élève quelques mois à Paris. Cet arrangement fut accepté par la famille, et le prince de Monaco, avec qui elle était liée, offrit à Cuvier et à son élève un petit appartement dans son hôtel. C’est là que vint s’établir Cuvier au commencement de 1795[1].

On aime facilement ceux qu’on estime. Geoffroy Saint-Hilaire s’attacha de plus en plus à Cuvier, et bientôt une douce intimité s’établit entre les deux jeunes gens. Tout, à cette époque, les attirait l’un vers l’autre ; même amour de l’étude, même

    hâte de le tirer de son obscurité, en l’appelant à Paris, et en lui donnant l’hospitalité. »

    Nous devons ajouter que, dès 1832, dans le dernier article qui soit sorti de sa plume, Gœthe avait signalé cet enchaînement. L’illustre poëte avait, de plus, fait cette remarque, que la même opposition qui avait existé entre Daubenton et Buffon, devait renaître inévitablement entre Cuvier et Geoffroy Saint-Hilaire.

  1. En avril, disent tous les biographes : c’est une erreur, comme nous le prouverons plus bas (voyez la note de la page 68). — Les circonstances de l’arrivée de Cuvier à Paris ont été, comme l’époque, inexactement rapportées dans toutes les biographies de ce grand naturaliste, même dans la plus exacte et la plus complète de toutes, celle de M. Duvernoy, parent et ami de Cuvier, dont il a si honorablement continué les travaux. M. Duvernoy a, au contraire, fidèlement rapporté les premières relations de Geoffroy Saint-Hilaire avec Cuvier (voyez sa Notice, p. 10 et 118).