Page:Vielé-Griffin - Le Domaine royal, 1923.djvu/71

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Je regardais plus loin, encor, que ta promesse, Veilleuse d’une nuit d’heures bouleversées

Voici, les flèches d’or en ses mains courroucées, Ton frère, surgissant au niveau de la plaine ; Une brise d’aurore enflera son haleine, De l’hymne ailé captif aux rayons éblouis De sa lyre, envolé, soudain, en mots ouïs Que rythment, selon Dieu, les sphères qu’il entraîne : « Cabrez-vous, beaux coursiers, que d’un geste je mène, « Libres du mors, à l’escalade des nuées « Sanglantes, à jamais ! sous vos sabots ruées ! « Qu’ils les foulent, poussière d’or, et les dissipent « En rosée où ma flamme éternelle s’abreuve ; « De par l’Ordre premier, je fus dès le Principe : « Je suis l’éclat de Dieu, sa victoire et sa preuve ; « La nuit, que j’épouvante et que je traque, est faite « Du morne désespoir que tu hais, ô poète ; « Sur l’horizon, si noir que le veuille leur honte, « J’inscris, au bruit du char harmonieux qui monte, « Une image, effaçant ton rêve le plus beau : « La Résurrection éclatant le Tombeau ! »