Page:Vielé-Griffin - Le Domaine royal, 1923.djvu/91

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« Des Séraphins voilés des quatre ailes croisées « Où filtre, à flots brûlants d’ivresse, tant de gloire « Qu’ils abaissent la tête, élevant l’encensoir. » Près de ces femmes aux balustres attardées, En un halo d’amour, le Christ s’est accoudé ; Eve, de ses yeux clos qui n’osent regarder, Voit, et parle, et sa joue est d’aurore fardée : «Mon Fils, mon Roi, mon Dieu, Vous qui m’avez tirée, Au jour de Votre amour, du flanc d’Adam morose, Pour que sa chair, par moi, s’appariât aux roses, Et qu’emmêlant, par moi, sa chevelure à l’air, Elle embaumât sa vie aux brises qu’elle incite ; A ma fécondité, que ma joie illimité, Aviez-Vous proposé cette borne infernale ! Je n’ai pas cru, sachant le Bien d’avec le Mal, Après le fruit cueilli, le péché partagé, Que le triste sentier où s’était engagé Notre pas double et las, soudain, nous emmenait Ailleurs que, par un long détour de labyrinthe, Vers l’éternel Amour et la Présence Sainte ; Car je portais, déjà, dans mon sein frémissant,