Page:Vielé-Griffin - Le Domaine royal, 1923.djvu/98

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Voici que vous marchez, lente, au pas désuet Du pesant Souvenir qui médite et conclue ; Sa parole est pareille à celle qu’on a lue Dans quelque vain recueil de la philosophie ; Ma Joie, est-ce à cela qu’il faille qu’on se fie ? Mais elle : « Penses-tu que j’écoute son conte ? Je n’entends, en sa voix qui s’abaisse et qui monte, Que le chant du grand pin qui rêve et qui respire ; Écoute, maintenant, ce que je puis te dire, Puisqu’il a regagné le clos, où rit de lui Ce chant de caille, avant-courrière de la pluie. De pourpris en vergers, de vendange en moisson, Selon ton pas, voici s’étager ta maison : Elle tend, sur ta tête, un toit d’azur ou d’ombre ; Elle ouvre, devant toi, nouvelles et sans nombre, Ses chambres de verdure et ses terrasses, d’où Le domaine infini s’offre, au soleil d’août Tout d’or, ou bien d’argent sous le ciel de décembre. Et, que ton choix élise ou l’une ou l’autre chambre, Toujours, dans la maison de Dieu que ma main t’ouvre,