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système ; peut-être, en nous appuyant sur l’autorité d’un savant non moins ingénieux, de M. Schlegel, demanderons-nous s’il est naturel de supposer que, dès le viie siècle, une même langue formée de la corruption du latin avait uniformément soumis à son empire la totalité des deux Gaules, et même s’étendait dans une partie de l’Espagne et de l’Italie supérieure. Nous ne négligerons, au reste, aucune des réponses et des preuves qu’a données l’auteur à l’appui de ces savantes conjectures. Ajoutons d’ailleurs que, par une chance fort heureuse, sa gloire est à l’abri des contradictions mêmes qu’éprouverait son système. Lorsque l’on révoquerait en doute cette espèce d’universalité qu’il paraît accorder à une langue romane homogène, sonore, méridionale, et cependant parlée au nord comme au midi, il lui restera toujours l’honneur d’avoir savamment retrouvé, expliqué, analysé les monuments presque tous inédits de cette langue, et d’avoir, dans la variété de ces monuments, découvert et régularisé les éléments primitifs d’une langue mal connue jusque-là, et qui a été sinon le seul, du moins le principal intermédiaire entre la civilisation romaine et la nôtre ; il lui restera enfin l’honneur d’avoir retrouvé, non-seule-