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Que la langue latine, comme la langue grecque, ait été difficile pour ceux même qui la parlaient de naissance ; nul doute à cet égard. Varron nous dit que les Grecs et les Latins avaient fait une foule de traités sur la déclinaison des noms et des verbes Grœcos et Latinos, de utraque declinatione nominum et verborum, libros fecisse multos. César avait écrit deux livres sur l’analogie dans les mots ; Pline, un traité sur les locutions douteuses. La grammaire, sans y comprendre même les études de littérature qui s’y mêlaient ordinairement, était pour les Romains une science que l’on étudiait avec soin dans l’enfance : Prœcepta latine loquendi puerilis doctrina tradit. Il y avait des écoles nombreuses, des méthodes diverses. L’orthographe était aussi une matière difficile, et parfois controversée. Les grammairiens la voulaient conforme aux règles et à l’étymologie. D’autres, comme Auguste, homme de goût, écrivain correct, précis, et de plus empereur, ce qui donne toujours une certaine influence, jugeaient que l’orthographe devait être l’image fidèle de la prononciation.

Orthographiam, id est formulam rationemque scribendi a grammaticis institutam, non adeo custodiit ; ac videtur eorum sequi potius opinionem, qui perinde seribendum ac loquimur existiment.