Page:Villiers de L'Isle-Adam - Nouveaux Contes cruels.djvu/40

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Le rabbin risqua un regard au dehors.

À la faveur d’une sorte d’obscurité livide, il distingua, tout d’abord, un demi-cercle de murs terreux, troués par des spirales de marches ; — et, dominant, en face de lui, cinq ou six degrés de pierre, une espèce de porche noir, donnant accès en un vaste corridor, dont il n’était possible d’entrevoir, d’en bas, que les premiers arceaux.

S’allongeant donc, il rampa jusqu’au ras de ce seuil. — Oui, c’était bien un corridor, mais d’une longueur démesurée ! Un jour blême, une lueur de rêve, l’éclairait : des veilleuses, suspendues aux voûtes, bleuissaient, par intervalles, la couleur terne de l’air : — le fond lointain n’était que de l’ombre. Pas une porte, latéralement, en cette étendue ! D’un seul côté, à sa gauche, des soupiraux, aux grilles croisées, en des enfoncées du mur, laissaient passer un crépuscule — qui devait être celui du soir, à cause des rouges rayures qui coupaient, de