Page:Villiers de L’Isle-Adam - Le Nouveau-Monde, 1880.djvu/152

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134 ACTE QUATRIÈME pendance de ce sol adoptif, mais pour qu’au bruit du tomber de nos entraves rompues s’éveillent, en sursaut, de toute part, sur la terre, ceux qui sont faits pour délivrer ! Enfin, je sens que , mystérieux éclaireurs , nous élevons les premiers , au loin , dans la nuit de nos forêts , par delà l’Océan, par delà les patries, pour toute la race humaine, un grand flambeau, — désormais et, grâce à nous, inextin guible, — la Liberté ! (Washington, accoudé, mangeant le pain noir avec les autres, regarde silencieusement Stephen.) Franklin Ashwell, vous êtes jeune ; vous avez une fiancée qui vous aime ; s’il vous fallait sacrifier amour, fiancée, avenir, pour ce grand idéal ? Stephen Ah ! si je répondais non, (Il montre Ruth en souriant serais-je digne d’elle ? Franklin Et vous, miss Ruth Moore, cette parole du commandant Ashwell, votre fiancé, satisfait-elle votre cœur ? Ruth, un peu surprise Moi, général ? — Je dis comme sir Stephen : ne suis-je pas ici ? Franklin, à Stephen Et que serait, selon vous, cette Liberté, pour laquelle vous êtes prêt à ces désintéressements ? Stephen Ah ! demandez-moi ce que j’entends par la Lumière ! — La Liberté ?.. Cela veut dire que l’Homme s’éveille, confu-