Page:Villiers de L’Isle-Adam - Le Nouveau-Monde, 1880.djvu/153

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

LE NOUVEAU-MONDE 135 sément, que son aurore va luire, et que les temps sont enfin venus pour lui de lever sans peur le front vers les cieux... Avec un grave sourire :) comme vous en avez donné l’exemple vous-même, Benjamin Franklin, le jour où vous en avez arraché la foudre. (Interruption. Une flèehe vient, par une fenêtre, clouer à la muraille un drapeau américain. Des pierres frappent les portes. Cri d’un blessé. Eclats de rire féroces au loin.) Washington — Qu’est-ce ? Des Indiens, n’est-ce pas ? Franklin, qui s’est levé et regarde tranquillement à la fenêtre Oui. — Ce sont des hordes de Sioux. Ils descendent le fleuve dans leurs pirogues, emportés par le courant. Ils ont vu de la lumière ici et la saluent, en passant, d’une volée de pierres et de flèches, avec des huées de joie. Mistress Andrews, à elle-même, relevant la tête — Ah ! lord Cecil s’est déflé de mon avertissement : il le fait contrôler par ses éclaireurs indigènes. — Bien ! Harris, aux soldats, indiquant la fenêtre d’un mouvement d’épée A volonté ! (Les soldats vont mettre en joue.) Washington, arrêtant du geste les soldats Que pas un coup ne feu ne soit tiré : laissons-les dis- paraître. Le bruit des fusils pourrait être entendu au loin par des vedettes anglaises. (Pierres, javelots. — A Stephen :) — Etes-vous blessé ? STEPHEN, qui est demeure pensif, debout, les bras croisés Non, général. Washington Continuez.