Page:Vivien - Une femme m’apparut, 1904.djvu/60

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
56
UNE FEMME M’APPARUT…

n’ayant point trouvé la paix dans le sanctuaire, a rejeté ses voiles et pleure de se voir nue parmi les parfums rituels. »

Une tristesse brisait sa voix.

« Je me perds en un labyrinthe de digressions, » se reprit-elle. « Avant d’avoir quatorze ans, je n’étais donc qu’un petit animal paresseux et mauvais.

— Comme tous les enfants, » anticipai-je.

« Certes, » dit San Giovanni. « Mais un songe s’infiltra à travers le sommeil de mon être, lors d’un voyage que je fis en Italie. J’en rapportai la perception confuse de la beauté. Vers dix ans, mon âme inconsciente avait été émerveillée par l’Ancien Testament et la mythologie hellénique. Pourtant, jamais l’universelle splendeur ne s’était révélée à moi, comme devant ces paysages trempés de lumineux parfums. C’est là que j’entrevis le plus clairement l’amour.

— Vous dites que vous n’avez point l’âme d’une amoureuse, San Giovanni, » interrompis-je, avec un léger étonnement. « Initiez-nous à