Page:Vogüé - Histoire orientales, 1880.djvu/131

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sélamlik. Je revins les jours suivants ; quand je me fus acquitté de ce travail à sa grande satisfaction, il m’employa dans les bureaux du divan à écrire les papiers d’importance où les lignes rouges et or doivent alterner en se redressant à la fin de la feuille. Chaque jour je rentrai un peu plus tard à la prison ; un soir on me laissa coucher à la porte du divan, le lendemain de même ; c’est ainsi que je fus insensiblement libéré et que de prisonnier je devins scribe du gouvernement. Je songeais pourtant que ma précédente demeure était un peu trop près du konaq, et ce fut avec joie que j’appris, à quelque temps de là, que le pacha de Brousse était transféré à Damas. Ayant résolu d’accompagner mon protecteur, j’entrai à la mode turque dans sa suite, et m’habituai à vivre de son bien comme si je le servais depuis trente ans, ce à quoi personne ne s’opposa. Nous partîmes de Brousse à petites journées ; quand, après un mois de route, nous arrivâmes à Damas, le pacha apprit qu’entre temps on l’avait nommé à Bagdad ; il avait été précédemment vizir à Stamboul, et son successeur ne le trouvait jamais assez loin. On repartit pour Bagdad ; durant ce nouvel et long voyage, j’eus occasion de rendre plusieurs services au gouverneur : aussi, en prenant possession du konaq de Bagdad, il m’installa officiel-lement en qualité de kiatib du medjliss (greffier du conseil de la province).