Page:Vogüé - Histoire orientales, 1880.djvu/148

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surprenante les détails dramatiques de la chute de Claude Frollo sur le parvis Notre-Dame. Les aigres craquements de la poulie vermoulue lui apportent d’en haut une musique en harmonie avec ses pensées ; pour peu qu’il soit familier avec les habitudes conservatrices et insoucieuses de l’esprit oriental, il ne manque pas de se dire que corde et poulie doivent servir depuis un temps immémorial, et que tout a une fin. Pour être fixé à ce sujet, je questionnai le caloyer qui reçut le filet et me délivra sur le balcon de son aire : « Change-t-on souvent la corde ?

― Mais, répondit-il avec étonnement, quand elle casse ! »

Cette assurance n’embellit pas les émotions de la descente, qui offre un moment particulièrement délicat, celui où les moines, après vous avoir ficelé, vous lancent brusquement de la plate-forme du tour dans le vide.

Je dois ajouter qu’on est payé de ces peines légères, en visitant les Météores, par la découverte de peintures murales de la plus haute importance pour l’histoire de l’art : fresques égales, sinon supérieures, aux meilleures reliques du mont Athos. Le couvent de Saint-Varlaam, où nous allâmes coucher, est le plus riche en ce genre. Du haut de cet observatoire naturel, le regard embrasse toute la plaine de Thessalie et le cours sinueux du Léthé. En contemplant au jour tombant cette gorge convulsée,