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ANNALES DE L’EMPIRE.

tinat au duc de Bavière ; c’était un article important qui faisait encore de grandes difficultés.

Jean-George de Hohenzollern l’aîné, de la maison de Brandebourg, est fait prince de l’empire à cette diète.

Brunsvick, l’ennemi des prêtres, et le fameux général Mansfeld, toujours secrètement appuyés par les princes protestants, reparaissent dans l’Allemagne. Brunsvick s’établit d’abord dans la basse Saxe, et ensuite dans la Vestphalie. Le comte de Tilly défait son armée et la disperse. Mansfeld demeure toujours inébranlable et invincible. C’était le seul appui qu’eût alors le palatin ; et cet appui ne suffisait pas pour lui faire rendre ses domaines.

1624. La ligue protestante couvait toujours un feu prêt à éclater contre l’empereur. Le roi d’Angleterre Jacques Ier, n’ayant pu rien obtenir en faveur du palatin son gendre par les négociations, s’unit enfin avec la ligue de la basse Saxe, et le roi de Danemark Christiern IV est déclaré chef de la ligue ; mais ce n’était pas encore là le chef qu’il fallait pour tenir tête à la fortune de Ferdinand II.

Le roi d’Angleterre fournit de l’argent, le roi de Danemark Christiern IV amène des troupes. Le fameux Mansfeld grossit sa petite armée, et on se prépare à la guerre.

1625. À peine le roi d’Angleterre a-t-il pris enfin la résolution de secourir efficacement son gendre, et de se déclarer contre la maison d’Autriche, qu’il meurt au mois de mars, et laisse les confédérés privés de leur plus puissant secours.

Ce n’était qu’une partie de l’union évangélique qui avait levé l’étendard. La basse Saxe était le théâtre de la guerre.

1626. Les deux grands généraux de l’empereur, Tilly et Valstein, arrêtent les progrès du roi de Danemark et des confédérés. Tilly défait le roi de Danemark en bataille rangée, près de Northeim, dans le pays de Brunsvick. Cette victoire paraît laisser le palatin sans ressources. Mansfeld, qui ne perdait jamais courage, transporte ailleurs le théâtre de la guerre, et va par le Brandebourg, la Silésie, la Moravie, attaquer en Hongrie l’empereur. Bethlem-Gabor, avec qui l’empereur n’avait pas tenu tous ses engagements, reprend les armes, se joint à Mansfeld, et lui amène dix mille hommes. Il arme les Turcs, qui étaient toujours maîtres de Bude ; mais ce projet, si grand et si hardi, avorte sans qu’il en coûte de peine à Ferdinand. Les maladies détruisent l’armée de Mansfeld. Il meurt de la contagion à la fleur de son âge, en exhortant ce qui lui reste de soldats à sacrifier leur vie pour la liberté germanique.